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Questions de Territoires

Le quotidien d'un urbaniste qui se questionne sur les territoires, s'interroge sur le métier et développe de nouveaux outils. En lisant ces pages vous trouverez mes sources d'inspiration, les réflexions qui m'animent et les projets que je défends.

GUP

Publié le 2 Mars 2016 par Aurélien SAUSY in Urbanisme

GUP ? Derrière ce sigle se cache la Gestion Urbaine de Proximité. Il s'agit d'un mode de gestion concerté du territoire en matière d'entretien des espaces publics et de ramassage des ordures principalement.

L'article de Mars actu ce matin évoque la GUP à Noailles.

Pour avoir accès à l'article en entier, il faudra vous abonner à Marsactu qui mérite notre soutien pour son excellent travail de journalisme indépendant, principalement financé par ses lecteurs.

La gestion urbaine dont l'Etat a vanté les mérites dans une circulaire de 1991 doit permettre de lutter contre les dysfonctionnements et les décalages de traitement des différents espaces de la ville.

Prenons un exemple.

En 2011, j'ai fait un stage de L3 à la Mairie d'Aix en Provence, service Politique de la Ville. J'étais encadré par Mlle Bouchakour, responsable du projet de rénovation urbaine.

La Politique de la Ville est une politique publique d'Etat dont l'origine remonte aux années 1980.

Elle vise à concentrer des moyens humains et financiesr dans les quartiers qui cumulent les difficultés (économiques, sociales etc).

De cette politique publique nationale sont nées les sigles barbares que sont les ZUS, ZFU, ZEP, PRE, ANRU, MOUS, GUP etc.

En 2016, je dirais que rien n'a changé, ou presque. L'Etat se targue d'avoir assuré la rénovation de plusieurs milliers de logements, mais les rapports ministériel et le bilan de la politique de la ville ne sont pas très élogieux.

M.H BACQUE, M. MECHMACHE

"Le pouvoir d'agir
Pour une réforme radicale de la politique de la ville", juillet 2013

http://www.territoires.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport-participation-habitants_ok.pdf

Donc en 2011, j'étais chargé de mission "GUP".

Objectifs : mise en place de la GUP dans les quartiers prioritaires de la ville. Les quartiers prioritaires, ce sont ces fameux quartiers labellisé 'Politique de la ville'.

Détails de la mission :

- Rédiger les pièces administratives nécessaires et monter un marché public de prestation intellectuelle pour désigner un bureau d'étude en charge de l'AMO (assistance à maîtrise d'ouvrage,ici la Mairie)

- Préparer la DCM (Délibération du Conseil Municipal) pour v le recours à un bureau d'études.

- Rencontrer les acteurs concernés par la GUP. Les bailleurs sociaux, les services techniques, les élus pour recenser leurs attentes, parler de la démarche, impulser la dynamique de projet.

Pour cela, j'ai rencontré une personne du service 'marchés publics', j'ai mené des entretiens avec les bailleurs sociaux.

Ce qu'il faut bien comprendre c'est que la notion de GUP est née avec l'apparition de dysfonctionnements dans les quartiers à dominante d'habitat social, situés en dehors des centres villes et vieillissant par ancienneté, manque d'entretien, ou les deux !

Par exemple, si l'on prend la configuration d'une rue. En général, chaque immeuble donne sur l'espace public qui est géré par la collectivité. Il y a donc un faible nombre d'acteurs (commune et service de l'intercommunalité principalement) ce qui simplifie grandement la gestion coordonnée des espaces publics.

En revanche dans le cas des quartiers de grands ensembles la voirie peut appartenir aux bailleurs sociaux, de même que les "espaces libres" qui ne sont donc pas des espaces publics.

Tout l'enjeu consiste donc pour les bailleurs à se coordonner pour synchroniser, harmoniser et mutualiser leur mode de gestion de ces espaces. Ceci dit, il est beaucoup plus difficile de passer à l'action tant le fonctionnement d'un bailleur à l'autre peut être différent.

En effet, chacun d'entre eux possède un patrimoine plus ou moins important, ancien, vieillissant, ou au contraire, plutôt récent ce qui modifie leurs priorités, les moyens et l'intérêt qu'ils accordent à ces espaces.

De manière un peu grossière on a donc d'un côté, un bailleur qui considère que la gestion urbaine est une priorité (espaces, verts et déchets principalement) de l'autre un organisme en difficulté, préoccupé par d'autres sujets qu'il considère prioritaires et qui relègue bien souvent la gestion des espaces commun au dernier plan. Sur le terrain, cela est flagrant, décalage de gestion est largement visible, on peut voir les limites des domanialités, le suivi et l'entretien des aménagements. Parfois c'est tout un quartier qui bascule.

Pour la collectivité à terme, il s'agit bien de récupérer en gestion ces espaces libres pour qu'il soit intégré à la gestion globale du territoire dans un principe d'égalité de traitement. Bien souvent cette volonté reste lettre morte et les décalages subsistent ensuite entre la ville et ses quartiers de logements sociaux.

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